Et si on répète l’expérience de Young, mais cette fois en regardant par quelle fente le photon est passé, cela devrait changer quelque chose non ?
Perspicace ! En effet, le fait de savoir par où est passé le photon modifie l’expérience car cela modifie l’amplitude de probabilité. Reprenons l’exemple de la maman qui envoie son fils à l’école. Si maintenant l’école l’appelle pour lui dire que son fils n’est pas là, cela modifie son raisonnement. Son fils n’a plus 80% de chance d’être à l’école, 10% au parc et 10% au cinéma, mais 50% de chance d’être au parc et 50% au cinéma. Le fait d’avoir plus d’information modifie le problème. Ceci est un principe fondamental de la mécanique quantique : la « mesure » d’un système modifie le système, car pour faire la mesure, on doit interagir avec ce système.
Dans l’expérience de Young, le fait de mesurer par où passe le photon détruit la figure d’interférence. En effet, l’amplitude de probabilité au mur ne sera plus de 50/50 pour chaque fente mais de 100% pour une des fentes. Et si l’on fait évoluer cette amplitude de probabilité, nous retrouvons le même motif que lorsque l’on utilise une seule fente mais en double, un pour chaque fente.
Aïe ma tête !
Vous l’aurez compris, la mécanique quantique c’est complexe. Mais pour résumer : en mécanique quantique, les objets sont décrits par des amplitudes de probabilité. Observer les objets modifie leur comportement car cela modifie ce que nous savons sur leur amplitude de probabilité. De plus, le comportement ondulatoire des objets apparaît lorsque nous décrivons l’évolution de cette amplitude de probabilité entre deux instants.