La physique des particules – Osons le Boson pour tous ! http://boson.ulb.ac.be Une introduction au boson de Brout-Englert-Higgs pour les non-physiciens Mon, 30 Jul 2018 16:35:32 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=5.1.1 Les particules : un mélange de LEGOs et de poupées russes http://boson.ulb.ac.be/les-particules-un-melange-de-legos-et-de-poupees-russes/ http://boson.ulb.ac.be/les-particules-un-melange-de-legos-et-de-poupees-russes/#respond Tue, 01 Oct 2013 06:04:08 +0000 http://boson.ulb.ac.be/?p=510

Introduction

La physique des particules étudie le monde de l’infiniment petit en essayant de comprendre de quoi nous et le reste de l’univers sommes constitués. Elle tente ainsi de décrire ces blocs fondamentaux qui forment l’ensemble de la matière autour de nous : les particules élémentaires.

Pourquoi « élémentaires » ?

Comme nous le verrons par la suite, ces particules ressemblent un peu à des briques de LEGO qui peuvent s’assembler et former des structures plus grandes et plus complexes. À notre connaissance, celles-ci sont indivisibles et ne sont pas formées de particules plus petites, d’où le caractère « élémentaire ». Il n’est cependant pas exclu qu’un jour, nous trouvions des composants encore plus petits et que dès lors nous devrions redéfinir quelles particules nous considérons comme « élémentaires ».

Les particules élémentaires sont comme des LEGOs qui s’assemblent pour former de plus grandes structures

Donc mon ordinateur est fait de particules élémentaires ?

Oui, d’un très grand assemblage de particules élémentaires dont la structure a été découverte par les physiciens petit à petit au fil du temps. La matière est un peu comme un jeu de poupées russes. Ouvrez une poupée et vous en trouverez une autre, jusqu’à atteindre la dernière qui ne peut pas être ouverte et peut donc être vue comme « élémentaire ».

En regardant la matière de plus près, nous nous apercevons qu’elle est elle même composée de particules plus petites, telles des poupées russes

Premier arrêt : la molécule !

La plus grande poupée russe que nous allons considérer dans la nature c’est la molécule. Tous les objets qui nous entourent sont constitués de molécules. Il existe de petites et de grosses molécules. Par exemple, les chromosomes, porteurs de l’information génétique de chaque organisme vivant, sont composés d’ADN (Acide DésoxyriboNucléique), molécules particulièrement longues.

Photographie d’une molécule d’ADN à l’aide d’un microscope électronique
Science 229, 171 (1985); copyright AAAS

Deuxième arrêt : l’atome !

En y regardant de plus près, chaque molécule est composée d’un ensemble d’atomes. Par exemple l’eau, également nommée H20 est composée de deux atomes d’hydrogène et d’un atome d’oxygène. Ces atomes peuvent être vus comme des billes collées les unes aux autres.

Nous connaissons énormément d’atomes qui sont repris et classés dans le tableau de Mendeleïev. Par exemple la molécule d’oxygène 02 présente dans l’air est composée de deux atomes… d’oxygène (les atomes n’aiment pas rester seuls). De même, l’azote, le carbone ou encore l’hélium sont des molécules composées des atomes du même nom. En assemblant différents types d’atomes, nous obtenons différentes molécules qui se comportent différemment. Un atome de carbone et deux atomes d’oxygène forment le fameux dioxyde de carbone communément appelé C02. Étant donné qu’il existe une large variété d’atomes, il existe également un très grand nombre de molécules.

Il est tout de même étonnant que nous puissions si bien structurer les atomes dans le tableau de Mendeleïev. Ceci laisse à penser qu’il existe un niveau inférieur à celui des molécules et des atomes qui permettrait de construire ceux-ci. Faisons une analogie avec le dictionnaire. Dans un dictionnaire, les mots sont tous bien classés. Ceci est du au fait que chaque mot est composé de lettres et que nous avons défini des règles entre celles-ci : le A vient avant le B, … Ainsi, la manière dont sont disposés les mots, par ordre alphabétique, est définie par les lettres qui les composent. Il est donc légitime de se demander s’il n’existerait pas quelque chose qui compose les atomes et qui définirait la manière dont ceux-ci sont disposés dans le tableau de Mendeleïev.

Tableau périodique des éléments de Mendeleïev
www.periodini.com

Troisième arrêt : le noyau et les électrons !

C’est le physicien Ernest Rutherford qui prouva expérimentalement en 1909 que les atomes sont formés d’un noyau chargé positivement autour duquel gravitent des électrons chargés négativement, ces derniers ayant été découverts en 1897 par le physicien anglais Joseph John Thomson.

L’image classique que l’on donne de l’atome est que le noyau très lourd se situe en son centre et que les électrons plus légers gravitent autour de celui-ci à la manière de planètes autour d’une étoile. Mais ne nous arrêtons pas là !

Représentation d’un atome avec son noyau (rouge) autour duquel orbitent des électrons (bleu)

Quatrième arrêt : les protons et les neutrons !

En nous intéressant de plus près au noyau, nous constatons que celui-ci est formé de protons chargés positivement et de neutrons sans charge, deux nouvelles particules. C’est donc la quantité de protons, de neutrons et d’électrons qui détermine la nature de l’atome qu’ils forment car tous les atomes ont une quantité différente de protons et de neutrons. Soudainement, l’atome est composé de trois types de particules différentes : les protons et les neutrons au centre et les électrons en périphérie.

Mais les scientifiques sont curieux et poussent toujours plus loin leurs recherches. Et pour cause, durant le 20e siècle, les physiciens des particules ont découvert un grand nombre de nouvelles particules ressemblant au proton et au neutron. Et à nouveau, ils furent capables de les classer à la manière des atomes dans le tableau de Mendeleïev.

Le noyau de l’atome a lui aussi une structure. Il est formé de protons (orange) et de neutrons (vert)

Cela veut-il dire que les protons et les neutrons ont en réalité une sous-structure ? Qu’ils sont eux-mêmes composés de particules plus petites ? Terminus : les quarks !

Oui effectivement, le proton et le neutron ont bien une sous-structure : les quarks, désignés comme la poupée russe indivisible, notre terminus. Les protons et neutrons sont composés de trois quarks pour être précis. Il existe le quark u pour « up » et le quark d pour « down ». Prenez deux quarks u et un quark d et vous obtenez un proton. Combinez un quark u et deux quarks d et vous avez un neutron.

Les molécules sont composées d’atomes, eux-mêmes formés d’un noyau placé au centre et d’électrons orbitant autour de celui-ci. Le noyau est constitué de protons et de neutrons, eux-mêmes constitués de quarks.

A leur tour, les protons et neutrons sont composés de petites particules : les quarks
the-history-of-the-atom.wikispaces.com

Une petite question de terminologie : si le proton et le neutron sont composés de quarks, peut-on encore les nommer « particules » ?

Oui tout à fait, mais pas « élémentaires » ! Prenez votre ordinateur par exemple. Vous allez en parler en tant qu’objet : l’ordinateur, car quand vous le manipulez il agit comme un tout. Vous n’allez pas dire qu’il s’agit de l’assemblage de composants électroniques qui se trouve sur votre bureau en décrivant individuellement chaque pièce. Il en va de même pour le proton. Etant donné qu’il se comporte comme un objet lorsque nous le manipulons, nous pouvons parler de particule. Mais seuls les quarks et l’électron seront des particules élémentaires.

1

]]>
http://boson.ulb.ac.be/les-particules-un-melange-de-legos-et-de-poupees-russes/feed/ 0
Les interactions : le ciment des briques http://boson.ulb.ac.be/les-interactions-le-ciment-des-briques/ http://boson.ulb.ac.be/les-interactions-le-ciment-des-briques/#respond Tue, 01 Oct 2013 07:03:44 +0000 http://boson.ulb.ac.be/?p=168
Au niveau de l’atome, nous avons donc trois types de particules élémentaires : un électron et deux quarks (voir Les particules : un mélange de LEGOs et de poupées russes). Mais pour s’assembler, ces particules doivent s’attirer et communiquer entre elles, autrement celles-ci resteraient éternellement solitaires et aucune structure complexe n’existerait. Il est donc nécessaire que des interactions existent entre les particules. Ceci est le deuxième sujet qu’étudie la physique des particules : les interactions fondamentales.

« Fondamentales » car elles permettent de décrire à elles seules l’ensemble des phénomènes physiques observés.

Elles sont au nombre de quatre :

  1. la force gravitationnelle,
  2. la force électromagnétique,
  3. la force faible
  4. et la force forte.

La force gravitationnelle

Elle est responsable de l’attraction entre deux corps massifs. Ainsi, elle explique pourquoi nous sommes attirés par la terre et ne pouvons nous envoler librement dans l’espace ou encore pourquoi la pomme tomba sur la tête d’Isaac Newton. Elle décrit également la rotation de la terre autour du soleil et une myriade d’autres phénomènes à de grandes échelles.

La force gravitationnelle fait s’attirer les planètes et le soleil
media4.obspm.fr

La force électromagnétique

La force électromagnétique décrit les phénomènes électriques et magnétiques. Ces phénomènes sont nombreux et facilement observables par tout un chacun. Il s’agit par exemple du fonctionnement de la boussole qui indique toujours le nord magnétique ou du moteur électrique. La force électromagnétique permet également d’expliquer les phénomènes se passant au cœur des orages. Mais la force électromagnétique explique également des phénomènes plus fondamentaux comme le fait que les électrons soient attirés par noyau.

L’électromagnétisme permet d’expliquer la formation des éclairs
www.astrosurf.com

Les forces faibles et fortes

Elles sont moins connues du grand public car nous ne les ressentons pas au quotidien. Alors que les effets des forces gravitationnelles et électromagnétiques sont clairement visibles à notre échelle, les forces faibles et fortes opèrent à des échelles atomiques.

La conséquence la plus connue de la force faible est la radioactivité. Lorsqu’un élément radioactif se désintègre afin de laisser place à d’autres éléments, cette désintégration s’opère à travers la force faible. La force forte quant à elle maintient le noyau atomique en place en créant des liens forts entre les nucléons (protons et neutrons).

La force faible est responsable de la désintégration des noyaux radioactifs
www.picstopin.com
Nous avons donc quatre forces fondamentales : la force gravitationnelle qui intervient à de grandes échelles (échelle de la terre et au delà), la force électromagnétique qui agit à des échelles intermédiaires (de l’atome à notre taille) et les forces faibles et fortes qui jouent un rôle important au niveau microscopique (taille de l’atome et du noyau).
]]>
http://boson.ulb.ac.be/les-interactions-le-ciment-des-briques/feed/ 0
Des intercations, mais comment ? http://boson.ulb.ac.be/des-intercations-mais-comment/ http://boson.ulb.ac.be/des-intercations-mais-comment/#respond Tue, 01 Oct 2013 07:02:46 +0000 http://boson.ulb.ac.be/?p=174
Lorsque nous, êtres humains, communiquons par la parole, nous utilisons un moyen pour ce faire qui est le son. En échangeant des mots, nous arrivons à nous comprendre et ainsi à interagir. Mais comment cela se passe-t-il au niveau des particules élémentaires ? Nous savons que des forces agissent entre-elles, mais comment ?

Tout comme nous échangeons du son pour communiquer, les particules élémentaires échangent… des particules élémentaires. Il existe en effet certaines particules porteuses de forces ou d’interactions qui permettent aux particules de matière d’interagir. Nous n’approfondirons pas ici cette notion mais y reviendrons par la suite lorsque nous parlerons de la théorie quantique des champs.

Donnons néanmoins un exemple. Il vous est possible de lire l’écran de votre ordinateur car celui-ci vous envoie de la lumière. En anticipant sur la suite, nous savons que cette lumière est composée de petites particules : les photons. Votre écran émet donc des photons qui voyagent jusqu’à vous et qui sont finalement absorbés par la rétine de votre œil. C’est en échangeant des photons avec l’écran que vous arrivez à lire ce qu’il affiche. Si vous éteignez votre écran, celui-ci n’émettra plus de photon et vous ne pourrez plus interagir avec lui.

C’est donc l’échange de particules élémentaires porteuses de forces qui permet aux autres particules élémentaires de matière de communiquer.

]]>
http://boson.ulb.ac.be/des-intercations-mais-comment/feed/ 0
La zoologie des particules élémentaires http://boson.ulb.ac.be/la-zoologie-des-particules-elementaires/ http://boson.ulb.ac.be/la-zoologie-des-particules-elementaires/#respond Tue, 01 Oct 2013 07:01:00 +0000 http://boson.ulb.ac.be/?p=176
En plus de l’électron, du quark u et du quark d, il existe une particule élémentaire supplémentaire : le neutrino. Le neutrino est une particule difficile à identifier mais qui joue un rôle majeur dans les réactions nucléaires.

Nous avons donc cité quatre particules élémentaires : un électron, un neutrino et deux quarks. Ces particules forment une génération, la première génération. Il existe deux générations supplémentaires de particules qui sont des copies de la première génération, mais plus massives. Ces particules étant plus massives et instables, elles ont tendance à rapidement se désintégrer et à se transformer en des particules plus légères de première génération, que nous observons quotidiennement.

À ces douze particules (trois générations de quatre particules élémentaires) viennent s’ajouter les particules qui sont les messagers des interactions fondamentales et qui sont au nombre de cinq et de quatre types différents : le photon pour la force électromagnétique, le gluon pour la force forte et les bosons Z et W pour la force faible. La force gravitationnelle n’est à l’heure actuelle pas encore reprise dans le modèle. Au total nous avons dix-sept particules élémentaires.

Nous connaissons 17 particules élémentaires dont les quarks, l’électron et le photon.
www.sciences-en-ligne.com
]]>
http://boson.ulb.ac.be/la-zoologie-des-particules-elementaires/feed/ 0
Antimatière ! http://boson.ulb.ac.be/antimatiere/ http://boson.ulb.ac.be/antimatiere/#respond Tue, 01 Oct 2013 07:00:30 +0000 http://boson.ulb.ac.be/?p=180
Mais ce n’est pas tout ! Il existe également quelque chose de très étrange qui s’appelle l’antimatière. L’électron, le neutrino et les quarks ont une antiparticule. Celle-ci est l’inverse parfait de la particule associée hormis la masse qui reste identique.

Qu’est-ce cette antimatière ?

Imaginez une feuille de papier dans la quelle vous découpez la lettre « A » par exemple. Lorsque vous avez terminé, vous aurez d’une part une lettre « A » et d’autre part une feuille de papier dans laquelle il manque la lettre « A ». Vous aurez en quelque sorte un anti-« A ». Si maintenant vous remettez la lettre « A » découpée dans la feuille de papier, vous retrouvez votre feuille de papier comme au départ. Cependant, si vous essayez de mettre la lettre « A » découpée dans une feuille où vous avez extrait un « B », rien d’extraordinaire ne se passe, il n’y a pas de concordance.

Il en va de même en physique. Lorsque une particule (lettre « A » découpée) rencontre son antiparticule (emplacement de la lettre « A » dans la feuille), elles s’unissent et disparaissent, nous disons qu’elles s’annihilent. Et en ce faisant, elles émettent de l’énergie. Mais ce qui est incroyable est que l’inverse est également vrai : si vous avez assez d’énergie, vous pouvez créer une particule et son antiparticule !

Ceci veut dire qu’il est possible que dans l’univers, un « anti-vous » se promène. Celui-ci vous ressemblerait traits pour traits, mais serait formé d’antimatière. Si par malheur vous lui serriez la main, à l’instant même où vous rentreriez en contact, une quantité incroyable d’énergie se libèrerait vous tuant tous les deux.

En considérant l’antimatière, nous sommes passés de dix-sept à vingt-neuf particules élémentaires étant donné que les particules messagères n’ont pas d’antiparticules associées.
]]>
http://boson.ulb.ac.be/antimatiere/feed/ 0