Les bizarreries de la mécanique quantique – Osons le Boson pour tous ! http://boson.ulb.ac.be Une introduction au boson de Brout-Englert-Higgs pour les non-physiciens Mon, 30 Jul 2018 16:35:32 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=5.1.1 Le principe d’incertitude d’Heisenberg : tu ne sauras jamais tout sur moi ! http://boson.ulb.ac.be/le-principe-dincertitude-dheisenberg-tu-ne-sauras-jamais-tout-sur-moi/ http://boson.ulb.ac.be/le-principe-dincertitude-dheisenberg-tu-ne-sauras-jamais-tout-sur-moi/#respond Wed, 16 Oct 2013 09:39:08 +0000 http://boson.ulb.ac.be/?p=555
La mécanique quantique recèle des bizarreries et autres phénomènes étranges. Ceux-ci sont très bien expliqués et compris, mais vont parfois à l’encontre de la logique et peuvent dès-lors être complexes à assimiler.

Un de ces principes est le principe d’incertitude d’Heisenberg. Celui-ci affirme qu’on ne peut jamais connaître la position et la vitesse d’un objet de manière exacte à un même instant. Si vous mesurez la position de l’objet avec précision, sa vitesse ne sera que vaguement connue et vice-versa. Cette incertitude est due au comportement ondulatoire qui surgit en mécanique quantique.

Il n’est pas facile de donner une analogie de ce principe, mais essayons tout de même. Imaginez que vous ayez devant vous deux photographies de fourmis. Sur la première, une seule fourmi est présente et sur la deuxième une colonne de fourmis est visible. Si vous deviez dire avec précision où se trouve la « colonie » de fourmis, qu’allez-vous répondre ? Là où la fourmi est seule, la réponse est simple : elle est à cet endroit précis ! Sur la photographie de la colonne de fourmis par contre, la réponse est plus vague étant donné que les fourmis occupent une plus grande zone sur le sol. Votre réponse sera du style : elle est entre ce point ci et celui là.

En utilisant toujours la même analogie, considérez maintenant que vous deviez dire dans quelle direction vont les « colonies ». Cette fois-ci, il sera plus simple de répondre pour la photographie où une colonne de fourmis est visible car il suffira de voir dans quelle direction la colonne pointe. Pour la photographie où la fourmi est seule par contre, il n’est pas facile de répondre étant donné que nous n’avons pas d’informations sur la direction dans laquelle va la fourmi.

Dans cet exemple, vous avez donc une photographie qui permet de dire où se trouve la « colonie » et une qui permet de dire où elle va. Mais aucune des deux ne vous permet d’avoir ces deux informations en une fois.

Voici une autre analogie pour le principe d’incertitude d’Heisenberg. Considérons deux photographies représentant des skieurs en montagne.

La première photographie est un panorama des montagnes et des pistes de skis sur lesquelles se trouvent les skieurs. Sur cette image, vous pourrez localiser les skieurs par rapport au décors et donc les replacer sur une carte. Vous ne pourrez cependant pas dire dans quelle direction ils vont étant donnée qu’ils sont trop petit sur l’image pour obtenir cette information. La position est connue, mais la direction ne l’est pas.

Si nous considérons une seconde photographie qui est un gros plan d’un skieur, vous pourrez cette fois dire dans quelle direction il va. En effet, la direction dans laquelle pointe les skis est la direction dans laquelle ira le skieur. Cependant, la photographie ne contient pas assez d’information sur le décors que pour replacer le skieur dans son environnement. Vous connaissez donc sa direction, mais pas sa position. Aucune des deux photographies ne donne la position et la direction dans laquelle se déplace le skieur en même temps.

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Le principe d’exclusion de Pauli : pas deux électrons identiques dans un même atome http://boson.ulb.ac.be/le-principe-dexclusion-de-pauli-pas-deux-electrons-identiques-dans-un-meme-atome/ http://boson.ulb.ac.be/le-principe-dexclusion-de-pauli-pas-deux-electrons-identiques-dans-un-meme-atome/#respond Wed, 16 Oct 2013 09:34:25 +0000 http://boson.ulb.ac.be/?p=553

Le principe d’exclusion de Pauli est certainement moins difficile à comprendre que le principe d’incertitude d’Heisenberg. Ce principe dit que tous les électrons d’un même atome doivent adopter des propriétés différentes lors de leurs interactions avec l’atome. De manière simplifiée, nous désignons par propriété la manière dont l’électron se place autour du noyau qui est décrite par certains paramètres. En utilisant la vue classique de l’atome où les électrons orbitent autour du noyau tels des planètes autour d’un soleil, cela implique que les électrons seront seuls dans leur orbite. De même, Mars et la Terre ne tournent pas autour du Soleil sur la même orbite.

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Le chat de Schrödinger et l’intrication quantique http://boson.ulb.ac.be/le-chat-de-schrodinger-et-lintrication-quantique/ http://boson.ulb.ac.be/le-chat-de-schrodinger-et-lintrication-quantique/#respond Wed, 16 Oct 2013 09:31:13 +0000 http://boson.ulb.ac.be/?p=548
L’expérience du chat de Schrödinger est une expérience de pensée. Cela veut dire que les physiciens imaginent une situation et son déroulement et qu’ils tentent ensuite de l’interpréter. Et heureusement que cette expérience n’est que de pensée car elle se déroule comme suit : placez dans une boite fermée un atome radioactif, un compteur Geiger qui permet de mesurer la radioactivité, une fiole de poison et un chat. L’atome radioactif va à un moment ou à un autre se désintégrer, mais nous ne pouvons pas dire quand car ce processus est aléatoire. Lorsque ceci se produit, le compteur Geiger va réagir et via un mécanisme imaginaire briser la fiole de poison, tuant le chat. Ainsi, si l’atome radioactif est encore entier, le chat est vivant et s’il s’est désintégré, le chat est mort. Néanmoins, le tout se produisant dans une boite, vous ne voyez rien de tout cela.
Jusqu’ici, mis à part le fait qu’elle soit cruelle, cette expérience ne semble pas être difficile à interpréter : le chat est soit mort soit vivant, point final. Mais nous parlons de mécanique quantique ici ! Et en mécanique quantique, le chat est mort ET vivant en même temps, il est dans les deux états à la fois. Tant que vous n’aurez pas ouvert la boite pour voir ce qu’il y a à l’intérieur, le chat sera mort/vivant. C’est lorsque vous observez le contenu de la boite, que le chat devient mort OU vivant (ou exclusif). L’observation de la scène fait « choisir » l’une ou l’autre possibilité au chat.

Il y a beaucoup d’interprétations possibles pour cette expérience. L’une d’entre elles est l’existence d’une infinité d’univers parallèles. Cette interprétation prétend qu’à chaque fois qu’un « choix » est fait, l’univers se duplique. À chaque solution son univers. Ainsi, lorsque vous ouvrez la boite pour observer le chat, l’univers se scinde en deux : dans l’un d’eux le chat est vivant, dans l’autre il est mort. Mais ceci n’est qu’une hypothèse bien entendu.

Autre chose ressort également de cette expérience : l’intrication quantique. Par intrication nous parlons de liens très forts qui existent entre des objets. Dans l’expérience du chat de Schrödinger, le chat et l’atome sont dits intriqués car l’état de l’un ne laisse aucun doute quant à l’état de l’autre. Ainsi, si l’atome est entier, le chat est vivant et si l’atome est désintégré, le chat est mort. Observer l’état de l’atome nous dit immédiatement comment est le chat.

L’intrication n’est pas qu’un phénomène imaginaire, nous pouvons réellement l’observer. Dans des expériences réalisées en laboratoire, il est possible de créer des photons intriqués en jouant sur une propriété des particules : le spin. Nous n’allons pas ici expliquer ce qu’est le spin car il s’agit d’un sujet complexe, mais sachez simplement que chaque particule porte un spin. Dans ces expériences, un photon portera un spin +1 et l’autre un spin -1. Les deux particules sont ensuite envoyées aux deux extrémités de la pièce. Tant que le spin des photons n’est pas mesuré, les deux photons ont un spin +1/-1. Mais une fois qu’un photon est mesuré, nous pouvons immédiatement connaître le spin de l’autre photon, avant même de l’avoir mesuré à son tour.

L’intrication peut sembler poser quelques problèmes. Si les deux particules sont séparées de plusieurs milliers de kilomètres et qu’on les mesure en même temps, une « information » aura voyagé plus vite que la vitesse de la lumière. Si l’on admet qu’au départ, le spin de chaque photon n’est pas déterminé, il doit y avoir une forme de communication entre les photons pour qu’au moment où ils sont mesurés ils ne prennent pas tous les deux le même spin. Ceci brise-t-il la relativité restreinte qui dit que rien ne peut voyager plus vite que la vitesse de la lumière ?

Cette question est connue sous le nom de paradoxe EPR, pour Einstein-Podolsky-Rosen. La question est complexe et nous n’irons donc pas plus loin dans le débat, mais sachez que l’intrication quantique est un effet réel et qu’elle est notamment utilisée en cryptographie.

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Entre-temps, la théorie de la relativité restreinte http://boson.ulb.ac.be/entre-temps-la-theorie-de-la-relativite-restreinte/ http://boson.ulb.ac.be/entre-temps-la-theorie-de-la-relativite-restreinte/#respond Wed, 16 Oct 2013 09:02:19 +0000 http://boson.ulb.ac.be/?p=543
Les années 1900 virent également naitre la théorie de la relativité restreinte d’Einstein, ensuite généralisée par sa théorie de la relativité générale. Le point fondamental de ses théories est que la vitesse de la lumière est une constante et vaut 299 792 458 m/s dans le vide. Dit comme cela, il est très facile de l’accepter, mais en y réfléchissant de plus près, cette hypothèse est assez audacieuse.

Imaginez trois expériences. Premièrement, vous vous placez face à un mur, lancez une balle contre ce dernier et mesurez la force avec laquelle celle-ci le cogne. Deuxièmement, vous répétez l’expérience, mais cette fois ci, vous vous trouvez sur le toit d’une voiture accélérant en direction du mur. Non seulement votre lancer donnera une accélération à la balle, mais en plus, le mouvement de la voiture en direction du mur fera de même. La force mesurée sera cette fois-ci supérieure à la première expérience. Finalement, imaginez que la voiture aille dans le sens opposé et s’éloigne du mur. Vous aurez dès lors très peu de chance de toucher le mur.

Si nous répétons cette fois l’expérience avec de la lumière, nous constatons que dans tous les cas (à l’arrêt ou en mouvement), la lumière se propage à la même vitesse ! Elle n’est pas influencée par son environnement.

 Votre ami verra la balle faire un aller-retour vertical (à gauche), tandis que vous verrez l’objet avancer (à droite) à cause du mouvement du train.
Ayant cela en tête, considérons une autre expérience. Vous vous placez sur le quai d’une gare tandis qu’un ami prend place dans un train. Ce dernier se munit d’une raquette et d’une balle de ping-pong et s’amuse à faire faire des rebonds à la balle. Le train démarre et vous observez tous deux la scène. Du point de vue de votre ami, la balle fait des allers-retours verticaux tandis que du vôtre, la balle effectue une trajectoire oblique à cause du mouvement du train. De votre point de vue, la balle parcourt donc une plus grande distance que du point de vue de votre ami.
Remplaçons maintenant la balle de ping-pong par des particules de lumières. Albert Einstein nous dit que ceux-ci voyagent toujours à la même vitesse. Étant donné que votre ami et vous n’observez pas la même distance, le temps que mettront les photons à se propager ne saura pas égal non plus. La distance vue par votre ami étant plus petite, il dira que les photons ont mis par exemple 2 secondes à faire le voyage. De votre côté, vous aurez plutôt mesuré 4 secondes. Cette différence n’est pas une erreur de mesure, mais est due au fait que le temps est maintenant relatif. A chacun son temps propre qui évolue de manière différente. Votre ami et vous n’évoluez plus de la même manière ! Lorsque votre ami descendra du train, il aura moins vieilli que vous ! C’est la dilatation du temps. De plus, tout objet que vous percevez comme étant en mouvement est plus petit que lorsque vous le regardez au repos à cause de la contraction des distances.

La théorie de la relativité restreinte nous dit que le temps et l’espace sont relatifs ! Nous devons donc avoir une autre vision de ceux-ci et modifier nos théories.

Temps = distance / vitesse

Si vous avez parcouru 100 km et que vous aurez roulé à du 100 km/h, vous aurez roulez 1 h. Dans ce cas si, de votre point de vue la balle a parcouru plus de kilomètres et donc le temps qu’elle a mis est plus long. Pour vous la balle aura par exemple voyagé pendant 4 secondes alors que pour votre ami elle n’en aura mis que 2.

En descendant, votre ami aura donc moins vieilli que vous.

Devons-nous tout jeter ?

Non ! Aux vitesses que nous atteignons quotidiennement, la théorie de la relativité restreinte peut être négligée et nous pouvons utiliser les formules dites classiques. Néanmoins, pour de nombreuses applications les effets se font tout de même ressentir. Ainsi, afin d’avoir un GPS qui indique une position correcte, il faut tenir compte des effets relativistes et utiliser la théorie de la relativité restreinte. De même, dans le monde des particules élémentaires, il est nécessaire de considérer la théorie de la relativité restreinte dans les calculs.

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